Après avoir manqué deux belles occasions, j’ai enfin pu m’attabler dans un endroit dont l’originalité a déjà fait couler beaucoup d’encre virtuelle. Son concept est en fait assez simple. De ce genre d’idées dont on se dit Mais bordel pourquoi n’y ai-je pas pensé avant? Sauf que voilà, encore faut-il avoir cette idée en premier et la mettre en œuvre. C’est ce qu’a plutôt bien réussi Séphora Nahon, accompagnée de François Cresp en cuisine, en créant Privé de Dessert.
Comme son nom ne l’indique pas, tu seras donc tout, sauf privé(e) de dessert. Car ici, les plats se prennent pour des pâtisseries, et en ont l’allure tout en gardant leur note salée. Impossible de ne pas avoir envie de goûter ce que propose l’un des derniers nés du 9ème arrondissement.
Accueillis dans une salle ni trop petite ni trop grande à la déco simple et sans fioritures, on s’installe à notre table (réservée, ce qui est un bon point car c’est déjà complet). L’accueil est souriant et très agréable. On se met au vin, en attendant que J, bon dernier (et qui travaille trop), nous rejoigne.
On a faim mais pas assez pour commander l’une des entrées alléchantes dressées dans les assiettes des tables voisines. Les prix varient entre 7 euros 50 pour la religieuse, qui est en réalité une tomate à la chair de tourteau, et 15 euros pour l’opéra (foie gras de canard et pain d’épices, chutney de fruits de saison). Nous passons donc directement à l’étude attentive de la liste des plats principaux proposés. Les prix sont compris entre 12 euros pour le clafoutis aux légumes du marché ou encore le beignet à la confiture, petit nom donné à un tempura de légumes de saison et oignons en aigre doux, et 19 euros pour la charlotte (agneau confit aux olives et aubergines).
Pour nous, ce sera le Saint-Honoré et le nougat accompagné de gâteau de riz et coulis, tous deux à 15 euros 50. Explication. Le Saint-Honoré est en fait une sorte de burger composé à sa base d’un bun et de pâte à chou sur le dessus. La crème, qui, comme tu peux le constater sur la photo, est assez imposante, s’avère très légère et pas du tout écœurante. En guise de steak : des boulettes (pour info : il existe une version végétarienne). Un peu de sauce, un peu de fromage, et en accompagnement, des churros de pomme de terre. Riche idée. Ces churros m’ont séduite, à tel point que je regrette de ne pas en avoir eu plus dans l’assiette. Un conseil, sois plus malin(e) que moi et commande directement le cornet de churros supplémentaires à la carte à 4 euros. Les boulettes, quant à elles, bah, ce sont des boulettes.
J, qui est le seul à ne pas avoir opté pour notre fameux burger, aura, en guise de nougat, de la volaille aux mendiants. Pour faire office de gâteau de riz et de coulis, du riz façon risotto et une sauce à l’orange. On trouve la présentation plus réussie que celle du Saint-Honoré mais le tout est un peu sec malgré le coulis.
On bouclera ce dîner par un petit café gourmand, simple et efficace.
Pour conclure, voilà une adresse surprenante qui nous a plu sans pour autant nous convaincre totalement. La facture est honnête, mais notre sentiment est un peu semblable à celui ressenti face à ces films aux critiques dithyrambiques. Le jour J tu finis toujours un peu déçu(e), malgré un bon moment passé. J’avoue néanmoins avoir envie d’y refaire un tour pour tester ces entrées aux airs de desserts encore plus prononcés que pour les plats (dommage, on avait tous une petite faim ce soir là). Bref, une adresse incontestablement sympa qui vaut un petit détour si le Pantruche est encore complet.
Privé de Dessert. 4 rue Lallier, 75009 Paris. Métro Pigalle / Anvers.
Ouvert du mardi au dimanche de midi à 22h00.
Moi c’est le contraire: c’est le concept qui ne m’emballe pas.
Ca me fait penser aux formes qu’on donne aux oeufs pour faire sourire les enfants.
Je ne comprends pas le besoin de donner des formes « différentes » aux aliments.
Une épreuve Top Chef mais version restaurant. #bof