Jeudi soir, les C se réunissaient pour le premier rencard de l’année. Je leur avais demandé s’ils étaient prêts à rock’n’roller et étaient nombreux à avoir répondu à l’appel du Jackets. Situé juste à côté de ce cher Nanashi, ce bar rock réveille un peu le quartier depuis quelques mois. Enfin.
Il était encore tôt quand les premiers sont arrivés. On repère assez facilement le bar avec son Jackets illuminé sortant d’une façade noire. A l’intérieur, la musique métallique retentit gentiment. L’endroit est aussi sombre que la façade : le bar, les murs, le plafond, les canapés, tout est d’un noir profond. Seules quelques ampoules nous éclairent timidement. On prend assez vite possession de la petite salle genre backroom au fond du bar, en retrait, qui est encore vide.
Nous observe-t-on derrière ce miroir qui nous semble bien vicieux?…
Certains optent pour un cocktail, d’autres dont je fais partie optent pour la bière. Les cocktails sont plutôt réussis mais à 12 euros quand même. Le fait est qu’on est dans un bar rock, pas dans un bar à cocktail, donc sans rancune.
La faim guette. Si tu te trouves un soir dans une situation similaire, sache qu’on ne te prendra pas la tête si tu commandes une pizza en face (italienne ou pakistanaise on ne sait pas trop). Le mec te la livreras même dans le bar. Tu n’as plus qu’à poser tes fesses dans l’un des nombreux et confortables canap’, et attendre.
Vers une certaine heure, la musique se fait plus douce. Et des motos se font entendre. Ce soir là était celui de la Blitz Party. On comprend mieux. En quelques minutes, nous voilà au milieu d’une salle remplie de cuir, de barbes et de casques. Et surtout, de testostérone. Autant te dire que les copains célibataires ont eu une période de déception intense au vu du pourcentage de nanas remplissant l’espace. J aurait sans doute aimé que certaines d’entre nous soient plus efficaces en de telles circonstances, mais il y a des soirs avec, et des soirs sans, hé.
Retour au bar. Plus question de servir des cocktails à une heure pareille et avec une telle affluence. Ce sera bière (encore), shots flambés aux appellations de fusil mitrailleur (à 5 euros) et gin to’. On sort, on rigole un peu, à la lecture des banderoles ornant les murs de l’immeuble du Jackets. Fait rare, on se marre à chaque entrée et sortie avec le mec qui gère les va-et-vient de main de maître, mais toujours avec le sourire.
Le Jackets est certes branché mais pas snob. Il ferme à 2h00. Bref, ça fait du bien d’avoir un bar avec un son comme celui-là, qui plus est dans un quartier comme le Marais, où l’on affectionne nombre d’endroits, certes, mais le changement fait en l’occurrence beaucoup de bien. D’ailleurs, on pourrait se croire à Londres, voire à Flagstaff, Arizona.
Si le Jackets était une chanson, ça pourrait être ça :