Depuis longtemps, je voulais tester ce restaurant dont le nom mystérieux pour les incultes dans mon genre fait référence à une partie du poulet censée être l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure, et souvent tristement oubliée sur la carcasse : le Sot l’Y Laisse.
Ici, ça sent la France, et le Japon.
La France, pour le nom, évidemment. Pour le lieu aussi, qui n’est certes pas d’une grande originalité puisqu’on est dans le bistrot parisien dans tout ce qu’il a de plus classique. Pas de fioritures, pas de folie, du simple, de l’efficace, une trentaine de couverts maximum. L’impression que l’endroit fut repris tel quel est bien présente.
Le Japon, pour le service, certes un peu maladroit, mais agréable, poli. Mais surtout pour le chef Eiji Doihara, qui nous propose pourtant une cuisine bien de chez nous avec une touche par-ci par-là de là-bas. La faute à un petit chef, pas très connu, un certain Bocuse, dont le nom figure sur la veste du chef Doihara, ce dernier ayant sévi dans la brasserie tokyoïte du maître.
Pour l’entrée (entre 10 et 20 euros à la carte), je n’ai pu résister à la tentation de la fricassée de sot l’y laisse aux champignons confits et poireaux grillés, histoire de réduire un peu mon manque de connaissances culinaires. La fricassée bat à l’unanimité le choix des copains pour la ventrèche de thon albacore mi-cuit, mesclun japonais et pistou basilic ou pour le risotto de riz brun au foie gras poêlé, bien que les assiettes se terminent avec plaisir.
En plat principal (entre 26 et 29 euros à la carte), nous nous sommes délectés de la queue de lotte rôtie au bacon et sa purée de topinambours et de la cuisson parfaite du filet de canette fermière de Challans aux endives meunières sauce grand veneur. Le filet de bar de ligne aux petits légumes croquants à l’aneth, sauce vin rouge finira en troisième position tout en se défendant plutôt bien.
Les desserts (entre 7 et 9 euros à la carte) sont bons bien que très classiques et à mon sens pas indispensables : moelleux chocolat « valhrona » et glace à l’armagnac, tatin de pommes et glace à la vanille ou crème brûlée à la vanille pourront néanmoins faire saliver les amateurs de sucré.
Pour le vin, pas de carte, il faudra te diriger dans l’un de coins du restaurant pour choisir la ou les bouteille(s) qui agrémenteront ton repas.
Au final, l’addition fait un peu mal (on regrette d’ailleurs qu’il n’y ait pas de menu) mais la qualité est clairement là. Bref, un petit coin sympa où très bien dîner si tu traînes vers Alexandre Dumas, là où les (bons) restos ne sont pas particulièrement nombreux.
Le Sot L’Y Laisse. 70 rue Alexandre Dumas, 75011 Paris. Métro Alexandre Dumas.
Ouvert du lundi au samedi de 19h30 à 22h00 et du mardi au vendredi de 12h00 à 15h00.
C’est marrant moi aussi j’ai toujours voulu l’essayer à cause du nom :)