11 fois que Les Nuits Secrètes sévissent, là-haut, dans une petite ville de brique rouge, à la déco faite de baraques à frites et d’usines fatiguées, déconnecté des branchitudes nationales. Dixit Libé. Presque autant que, pendant un weekend au début du mois d’août, on arpente les petites rues d’Aulnoye-Aymeries.
Je t’en parlais il y a quelques semaines, tout en salivant d’avance à l’idée de découvrir enfin notre parcours secret. Ça démarrait mal. Pourtant à l’heure, on observait dubitatifs les foules environnantes trouver leur voie vers leur bus numéroté. Tandis que nous restions là, inquiets de n’avoir pas encore aperçu celui auquel nous étions destinés. Mais ne pas courir un peu après un bus n’a au fond que peu d’intérêt. Le nôtre, qu’on finit par trouver, s’avère rempli comme le bus 96 à l’heure de pointe, avec légèrement plus d’ambiance. Les vitres sont recouvertes d’affiches, histoire de tromper l’ennemi. Mais le panneau Maroilles entraperçu est évocateur, même pour les non autochtones. Vingt bonnes minutes après notre départ à deux pas de la scène du Jardin, on retrouve celle, beaucoup plus apaisée, qui nous attend. Vaches au bord de l’eau, brique rouge (encore) et cheminée. Une batterie, une guitare. Puis une apparition, australienne, barbe et moustache pour le moins travaillées, suivie d’instants de bonheur faisant l’unanimité. Steve Smyth, c’est à la fois l’Amérique lointaine, du Janis au masculin, du folk doux et puissant, du blues bouleversant. C’est de la musique comme on aimerait en entendre plus souvent.
Alors, certes, nous n’avons pas fait partie des élus pour le parcours secret de Great Mountain Fire, mon gros coup de cœur avant, pendant, et après le festival. Mais la découverte de la musique de Steve Smyth fut tout aussi délicieuse que la prestation des belges dimanche sur la Grande Scène, qui, malgré la pluie et un public loin d’être acquis, nous ont définitivement tapé dans l’œil. Comme quoi, même la chemise à fleurs de Magnum peut avoir son charme.
Pour le reste, pas mal de bons concerts. Je retiendrai surtout, après le top two que je viens de te décrire, Camille, dont je ne suis pas fan dans mon salon, mais force est de constater qu’une fois de plus, cette fille, sur scène, est étonnante, impressionnante même. Je retiendrai aussi les petites découvertes sympathiques d’Ewert & The Two Dragons ou encore de Zita Swoon Group.
En espérant t’avoir un peu donné l’eau à la bouche pour l’édition 2013. A l’année prochaine donc. En attendant, en revoilà un peu.