50 euros. Pour ce prix, tu peux parfois t’en sortir avec un plat à peine satisfaisant, un café gourmand n’ayant de gourmand que le nom et un vin pour lequel l’appellation de piquette reste un honneur.
Un conseil, garde tes 50 balles pour le Chatomat, où tu finiras ton repas avec les yeux qui pétillent et le sourire aux lèvres. Ce petit endroit de Ménilmontant, situé juste à côté du bar feu La Féline est l’une de nos découvertes restaurantesques les plus intéressantes de ces derniers mois.
Miracle, B et S sont à l’heure. Cette fois, c’est P qui nous annonce qu’il est à la bourre, coincé dans le métro. Le coupable, l’un des plus gros incidents RATP depuis 40 ans… Alors on attend, le désarroi des affamés dans l’expectative devant se lire sur nos visages. Pour passer le temps, on discute, on lit et relit la carte. Et le choix, bien que limité, s’avère terriblement cornélien. C’est alors que se pointent les amuse-bouches.
Quelques secondes de doute.
– Mais… J’avais commandé de la dorade en entrée.
Suivies de quelques secondes de joie.
– C’est pas l’entrée, c’est l’amuse-bouche.
C’est que j’ai pas l’habitude, moi, qu’on m’serve plus que c’que j’ai commandé.
Merci P de nous faire attendre, finalement. Grâce à toi, nos bouches s’amusent. Elles kiffent, même. Les yeux observent les plats qui se promènent aux alentours. On salive de plus belle. P finit par arriver pour nous raconter ses péripéties autour de l’entrée. La dorade est à tomber. Les assiettes défilent.
Le veau, associé à ce petit goût de citron, est un ravissement. Le dessert à la rhubarbe est d’une douceur acidulée subtile. Pour finir, notre addiction au chocolat est même satisfaite lorsque de petits pots de mousse viennent accompagner l’addition, pardonnant un service un peu distrait.
Bref, si tu hésitais encore pour tester le Chatomat, n’hésite plus. Point. Et que ça saute.
Chatomat. 6 rue Victor Letalle, 75020 Paris. Métro Ménilmontant.
Ouvert du mardi au samedi de 19h30 à 23h00.