Peu après mon arrivée dans la capitale, à l’époque où Paris n’était encore qu’une vaste étendue que j’écumais à petite dose (stagiaire style), F m’a un jour proposé d’aller boire un verre aux Pères Populaires. Il me vantait alors les bières pas chères, l’atmosphère bon enfant et l’espace, tout relatif car encombré de bric et de broc, mais de l’espace quand même, comparé aux multiples minuscules troquets.

Ici, tu entendras a priori plus souvent la Rue Ketanou que Metronomy. Les barbus y sont plutôt des flemmards du rasage que des adeptes des barber shops qui repoussent comme des champignons sur le bord des pavés. En clair, les Pères Populaires te replongeront agréablement dans tes soirées étudiantes, quand tu t’installais dans des canap’ plus que confortables car ayant déjà trop vécu, pieds posés sur des tourets en guise de table. Plutôt espace de travail et repère familial tranquille en journée, le soir, on est clairement dans la catégorie rade cool.

La récup’ y est une philosophie depuis longtemps, ces p’tits pères-là ayant relancé le formica bien avant toutes ces (encore) jeunes adresses branchouilles. La déco n’est donc pas de première jeunesse, ça colle et ça sent la bière mais on s’en fout, on préfère penser que vieillir n’est pas toujours synonyme d’embourgeoisement ringard et casanier.

En cuisine, alors qu’avant c’était planchette à l’apéro et basta pour l’estomac, on peut à présent y déjeuner des petites assiettes fraîches, belles et goûteuses pour pas cher.

Bref, on les aime ces Pères Pop’, figure emblématique du quartier où les bars vraiment chouettes se font malheureusement encore très rares. Un endroit parfait pour chaque heure de la journée : pour le petit café post-cuite, pour la pause déj, pour la chope du goûter, pour le Coca Wi-Fi, ou encore pour l’apéro planchette avec la bande de potes.

Les Pères Populaires. 46 rue Buzenval, 75020 Paris. Métro Buzenval / Avron.
Ouvert tous les jours de 8h00 à 2h00.
Entrée + plat + dessert à 16 euros le midi.