Comme on avait fait plusieurs fois le job à moitié, ceci pouvant être justifié par un nombre déjà trop important de margaritas, j’ai un peu attendu avant de te parler de ce petit bout de Bogotá qu’est la Candelaria, dans le Marais, grande sœur de feu Glass, à Pigalle.
La Candelaria est avant tout la preuve irréfutable que l’espace ne compte pas quand il s’agit de transformer quelques mètres carrés en place to be internationale. Certes, il est plus facile de rendre bondé un petit appartement parisien qu’un grand loft new-yorkais. Encore faut-il maintenir ce statut de lieu bondé. Et la Candelaria ne désemplit jamais.
A l’intérieur, ça parle espagnol (beaucoup), anglais (pas mal), arabe (parfois), français (un peu, finalement),… Sa réputation a clairement franchi nos frontières. Par conséquent, si tu veux y boire un verre ou y manger, sois prévoyant. C’est le prix à payer pour ce lieu quelque peu surprenant et scindé en deux espaces.
Tu pourras faire une première escale à la taqueria : une unique table à l’entrée et un bar en longueur menant à une mystérieuse porte. Notre toute première arrivée, pas si tardive, nous amène déjà à côtoyer pas mal de monde. Malgré la promiscuité, nous nous sommes montrés patients. Notre récompense : LA table. Bon, on était sept pour six tabourets. Pas grave : trois paires de fesses sur deux tabourets, ça le fait. Quand on est bien, on se contente de peu, finalement.
Petits verres de margarita, tacos, guacamole… tout est délicieux et carrément abordable. Notre spot est envié, mais personne ne nous met vraiment la pression, alors on profite et on enchaîne les commandes, histoire de tout goûter. La Candelaria est petite, par conséquent rapidement blindée, mais reste toujours conviviale. Peut-être, sans doute, grâce aux sourires avenants de la demoiselle, de l’autre côté du petit comptoir, et du damoiseau, gérant les va-et-vient d’une main de maître.
Concernant la deuxième étape, c’est plus tard que nous avons poussé la fameuse porte dérobée menant au bar à cocktails. On quitte un peu l’Amérique du Sud pour celle du Nord. L’espace est ici étonnamment grand (tout est relatif). Les pierres et le plafond aux poutres subtilement lumineuses rendent l’espace chaleureux. On restera près du bar, debout. Mais sache qu’il te sera possible de réserver une table, à l’occasion.
Côté verre, certains « aventuriers » craqueront pour le Bandit Sour (Bourbon Four Roses Small Batch, Sherry PX, sirop d’érable, citron jaune, cannelle, blanc d’œuf, bitters) ou le Rio Bravo (cachaça Engenho da Vertente, orgeat maison, gingembre, citron vert). D’autres succomberont au Floreal Requiem, à base de vodka Absolut infusée à la gentiane, ou au Dodo’s Delight à base de rhum Plantation infusé au thé. C’est subtil, c’est bon.
Si cette petite liste te laisse perplexe, la carte pourrait te convaincre, te mettre l’eau à la bouche en t’évoquant une cage aux folles, un Bobby, un insecte piquant, des beaux gosses, une grand-mère et un Robert. Cocktails élaborés impliquent une note évidemment un peu plus salée : compte une douzaine d’euros par verre. Sois donc astucieux : les margaritas de la taqueria (au tamarin parfois, mmm), bien que moins élaborées, sont deux fois moins chères dans leur petit verre de cantoche au fond duquel tu liras ton âge (souviens-toi). D’ailleurs, sois cool, ramène ton Pyrex, ils en manquent parfois.
Pour conclure, je dirai qu’il y a un moment qu’un endroit ne m’a pas charmée de cette manière, d’autant plus que c’est à deux pas du 21JPT… Bonheur, comme les couleurs des toilettes.
La Candelaria. 52 rue de Saintonge, 75003 Paris. Métro Filles du Calvaire.
Bar ouvert tous les jours de 18h00 à 2h00.
Taqueria ouverte du dimanche au mercredi de 12h30 à 23h00 et du jeudi au samedi de 12h30 à minuit.
Brunch tous les samedis et dimanches entre 12h30 et 16h00.